L’Evangile du dimanche 18 février 2007 - " aimez, faites du bien, priez, ... "

Dernière modification écrite le vendredi 4 avril 2008

Luc 6, 27-38

Mais je vous dis, à vous qui écoutez : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous maltraitent. Si quelqu’un te frappe sur une joue, présente-lui aussi l’autre. Si quelqu’un te prend ton manteau, ne l’empêche pas de prendre encore ta tunique. Donne à quiconque te demande, et ne réclame pas tes biens à celui qui les prend. Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le pareillement pour eux. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quel gré vous en saura-t-on ? Les pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment. Si vous faites du bien à ceux qui vous font du bien, quel gré vous en saura-t-on ? Les pécheurs aussi en font autant. Et si vous prêtez à ceux de qui vous espérez recevoir, quel gré vous en saura-t-on ? Les pécheurs aussi prêtent aux pécheurs, afin de recevoir l’équivalent. Mais aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer. Votre récompense sera grande et vous serez fils du Très-Haut, car il est bon pour les ingrats et pour les méchants. Soyez miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas, et vous ne serez point jugés, ne condamnez pas, et vous ne serez point condamnés, absolvez et vous serez absous. Donnez, et l’on vous donnera : on versera dans votre sein une bonne mesure, serrée, secouée et qui déborde ; car on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez.

Qui sommes-nous ? Toujours poussés à défendre notre propriété, à venger le mal qui nous à été fait, à nous fatiguer rapidement dans a pratique du bien. Luc veut nous assurer : l’avènement du Royaume de Dieu libère du présent, il nous rend capables de non-conformisme aux vengeances et aux fatigues du temps présent (v.32-35).

Le Nouveau Testament - pour rendre le mot « amour » - utilise constamment un terme agapé, peu courant en grec classique .Il le fait dans le but d’éviter toute confusion entre cette nouvelle possibilité d’amour qui vient du Royaume de Dieu et notre propre pouvoir d’aimer. Oui, nous pouvons aimer et être libre et libérés. Et ce qu’il est frappant, notre liberté ne sera pas celle de celui qui reste insensible à tout, méprisant tout et tous. Notre liberté s’ouvrira entièrement vers ce chemin qui s’ouvre vers les autres, nous permettant d’adopter une attitude radicalement différente de celle que nous avons rencontrés. C’est la venue du Royaume de Dieu détermine tout notre être et l’autre ne pourra plus alors, par son hostilité, fermer définitivement le chemin qui va jusqu’à lui ; ne pourra pas nous fermer dans l’esclavage de notre hostilité envers lui...

« Donne à quiconque te demande ! », « Ce que tu ne veux pas qu’on te fasse, ne le fais pas non plus aux autres ! ». Si nous pouvions avoir un homme qui réalise ces actions d’une manière concrète, pour son prochain ! Mais voici - Luc nous le dit - que c’est le disciple du Christ qui doit être précisément ce prochain pour les autres. C’est un privilège qui lui est conféré par son Maître, il lui en donne le pouvoir. Car, ce n’est pas leur propre force, mais la force de leur Maître, qui donne aux disciples la possibilité d’agir dans ce sens. Le disciple est un homme dans la vie duquel ce Quelqu’un est intervenu avant qu’il ait fait lui-même le moindre geste, de telle sorte que son action répond à celle de Dieu. C’est une action non conforme à celle du monde, une action qui ne rend pas le mal pour le mal, mais qui « surmonte le mal par le bien » (Rm 12, 21). C’est une action conforme à ce Dieu plein de paradoxes pour ce monde : « bon pour les ingrats et pour les méchants » (v.35).

La force de l’amour ne saurait être un privilège personnel réservé à Jésus et inaccessible aux autres. Au contraire, le Nouveau Testament est catégorique : malgré les différences inévitables entre le Maître et les disciples, leur avenir demeure si étroitement lié à la vie de Dieu en Christ, que toute la richesse leur revient également : « ... pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux et moi en eux » (Jn 17, 26). Celui qui croit en lui « fera lui aussi les œuvres » (Jn 14, 12) dont « nul autre ne les a faites » (Jn 15, 24).


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