De l’Année Calvin à l’Année Darwin.

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2009 : une salutation confraternelle de l’Année Calvin à l’Année Darwin. Par Zoltan Zalay.

Dernière modification écrite le mardi 3 mars 2009 par Nirina Rakotoarivony.

Charles Robert Darwin est né le 12 février 1809. L’année CALVIN sera aussi l’année DARWIN avec des colloques et des publications de part et d’autre. Occasion pour faire le point sur les relations entre la science et la foi et pour réviser ses connaissance en géologie et en biologie. Pour les sciences tout n’a pas été dit une fois pour toutes avec Darwin ; pour les protestants non plus, tout n’est pas dit une fois pour toutes avec Calvin il y a 500 ans. Avec humour je voudrais d’abord saluer en Darwin (1809 - 1882) un mauvais élève qui a réussi. Après ses 22 ans, il laisse ses études de théologie et s’embarque sur le HMS Beagle pour une mission d’exploration de la Patagonie. Voilà un encouragement pour les cancres et pour leurs parents. L’important c’est de trouver sa voie... et de s’y consacrer pour de bon. Notez quand même que Darwin avait quelques qualités : ses qualités physiques et sa connaissance de la nature.

Encore avec humour, je veux saluer en lui un athée notoire qui a été enterré dans la cathédrale de l’Abbaye de Westminster. Avec une certain génie pour tout réconcilier, les anglais ont eu la volonté que leur cathédrale anglicane rassemble la mémoire de tout ce qui a fait la poésie et la science chez eux. Saluons cette ouverture d’esprit.

Encore au XXIème siècle il se trouve d’ardents défenseurs du Créationnisme. Mais on doit savoir que les repères ont changé, que les contradictions d’hier ne sont plus valides aujourd’hui, bref que croire en Dieu aujourd’hui ne doit pas nous conduire à penser que l’univers serait immuable et qu’il aurait été fabriqué par Dieu en six journées de 24 heures. La foi c’est autre chose.

Une salutation de l’Année Calvin à l’Année Darwin. Dans son domaine, Darwin a conduit plus loin les conséquences de la révolution intellectuelle de la Réforme protestante. Celle-ci avait émancipé la théologie et la piété de l’obéissance à l’autorité de l’Eglise médiévale. Quant à elle, la révolution Darwinienne émancipe la science de l’autorité des religions et de leurs représentations scholastiques. Dans le Dieu de Jésus-Christ, c’est par sa grâce que Dieu se tourne librement vers l’humanité. Dès lors la nature est désenchantée, elle n’est pas un tabernacle d’éternité, immuable. Elle devient l’objet des investigations de la science, confiée à l’attention et à la responsabilité des humains.

Malgré les débats et dans les débats... les croyants peuvent saluer en Darwin un athée qui contribua à tirer une ligne entre la théologie et la science. A clarifier notre compréhension de l’univers, de l’humanité et de Dieu. En attendant de marquer en novembre 2010 l’anniversaire d’un autre scientifique qui ne verra plus de contradiction entre sa science et sa foi : c’est le 22 novembre 2000 qu’est mort Théodore Monod, naturaliste saharien, universitaire, membre de l’Institut.


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