Le pari de la Pentecôte

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Par David Gonzalez.

Dernière modification écrite le jeudi 9 juillet 2009 par Nirina Rakotoarivony.

C’est avec beaucoup de plaisir et d’émotion que nous vivons la fête de Pentecôte. En particulier lorsque, au cours du culte, des jeunes fêtent leur confirmation. Pour cette raison, je ne peux commencer ce billet électronique sans, avec vous et beaucoup d’autres, leur dire d’abord "merci". Tout simplement merci pour leur bonne humeur quasi permanente, pour le simple fait qu’ils n’ont pas seulement été intéressés par le catéchisme, (ce qui fait toujours plaisir), mais aussi parce qu’ils ont été intéressants.

L’humain en vous, l’humain dans le monde, c’est de cela dont nous parlons à la Pentecôte. Parler de l’homme n’est rien d’autre que parler de Dieu, comme Calvin déjà le disait il y 5 siècles, la connaissance de l’homme et celle de Dieu sont deux choses indissociables, comme les deux faces d’une pièce de monnaie. On ne peut les séparer : cherchez partout l’humanité, vous y trouverez à coup sûr Dieu. En tout cas le Dieu de la Bible, celui de Jésus-Christ, celui qui s’engage avec les hommes au point de faire corps avec eux, de se mêler à eux et de préférer être appelé justement "Fils de l’Homme" que "Fils de Dieu" : Celui qui nous donne son Esprit.

Mais qu’est ce seulement qu’être un homme ?

Ce pourrait être la question-défi que la jeunesse et les catéchètes de cette Pentecôte 2009 nous laisseraient à méditer sur internet. Vous connaissez sans aucun doute Rudyard Kipling, l’auteur du Livre de la jungle (eh oui ce n’est pas Walt Disney, je précise pour les parents...) il a écrit un texte merveilleux intitulé "Si".

« Tu seras un homme mon fils », selon la traduction de Paul Éluard

Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre d’un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d’un seul mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaître
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
Rêver, mais sans laisser le rêve être ton maître,
Penser sans n’être qu’un penseur ;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent ;
Si tu sais être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant ;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la
Gloire, Tu seras un homme, mon fils.

Rudyard Kipling

Voilà une vision exigeante de ce que c’est qu’être un homme, un pari loin des fantasmes de réussite, d’accomplissement de soi par la force ou la ruse. Pour reprendre ce texte autrement on pourrait le réécrire sous le titre "tu seras chrétien, mon fils". Être chrétien n’est rien d’autre qu’être profondément humain. L’on ne peut imaginer le christianisme comme une religion qui bannirait l’homme, qui serait contre l’homme dans ce qu’il a de plus grand, de plus beau, de plus noble.

Bonne Pentecôte 2009 à tous ! Bon vent aux inventeurs du monde ! Et bonne découverte des ressources spirituelles de ce site.


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