L’Esprit saint, un oublié ?

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Dernière modification écrite le mercredi 11 juin 2008 par Nirina Rakotoarivony.

En ce temps de Pentecôte, je me permets de vous livrer quelques réflexions sur le l’Esprit saint, « ce divin méconnu » comme l’écrivait, en son temps, le Père Congar. Méconnu, certes, et pourtant nombre de nos coreligionnaires aimeraient en savoir plus en ce qui le concerne, comme le démontre l’enquête menée par le sociologue et philosophe G. Vincent auprès de protestants parisiens.

Les textes du Nouveau Testament sont un peu déroutant en ce qui concerne l’Esprit saint, comme ils le sont d’ailleurs en ce qui touche la notion de Trinité. Ainsi, par exemple, l’évangile de Jean, pour ne citer que lui, déclare :

Au chapitre 7, verset 39 : « l’Esprit n’était pas encore, parce que Jésus n’avait pas été glorifié »

Et pourtant, quelques pages avant, toujours dans le même évangile, je lis, en ce qui concerne Jésus de Nazareth :

Chapitre 1, verset 32 : « Jean le baptiste rendit ce témoignage : j’ai vu l’Esprit descendre et s’arrêter sur lui »

Et pour rendre la chose encore plus complexe, je découvre dans le livre des Actes : En Actes 4, verset 25 : « C’est inspiré par l’Esprit que David a écrit le psaume 2 »

Comme d’habitude je dirai que la Bible est d’une simplicité complexe, et surtout que ces contradictions sont plus apparentes que réelles, mais il est vrai qu’elles ne facilitent pas une bonne approche de l’Esprit, de son rôle, de ses caractéristiques !

Pour faire court, je résumerai en disant que l’Esprit saint est : une Présence, mais pas n’importe laquelle, une présence apaisante, et une présence agissante !

Une présence : c’est ce qu’est l’Esprit, l’Esprit saint est la présence de Dieu, et déjà l’Ancien Testament soulignait cet aspect en parlant de la Shékinah ! En outre, lorsque, je consulte les dictionnaires des langues bibliques ou classiques, je constate que le mot « ESPRIT » est porteur de significations diverses, et pourtant semblables . Entre « l’Esprit-de-vin », « l’Esprit de bois » et « vivre selon l’Esprit » il y a bien des différences, mais il y aussi des analogies réelles. Ainsi, « ESPRIT » désigne toujours, dans une chose, ce qui en fait son élément premier et insaisissable, ce qui en fait son essentiel, ce qui émane de ce « quelque chose » !

Une présence apaisante :

Lorsque je lis l’évangile, je constate que dans les jours qui suivent la mort et la résurrection de l’homme de Nazareth, les disciples sont à la fois, accablés, désappointés, apeurés. Par contre, lorsqu’ils reçoivent l‘Esprit saint, ils retrouvent leur calme, ils gagnent en sérénité, en confiance et en paix intérieure.

Une présence agissante :

Les évangiles nous dépeignent des disciples qui s’avèrent être, tout particulièrement au moment du procès de Jésus et dans les jours qui suivent, des êtres apeurés, craintifs. Leur rencontre avec Jésus ressuscité ne les transforme pas, au contraire, si, d’une part, elle les réjouit, d’autre part elle les affole ! Par contre, dès qu’ils reçoivent l’Esprit saint, de peureux ils deviennent d’intrépides et d’audacieux messagers de la Bonne nouvelle.

Je suis toujours surpris lorsque je regarde la manière dont l’Esprit saint est symbolisé sur nos croix huguenotes, une colombe solidement attachée... laissons donc la liberté qui convient à l’Esprit, afin qu’il bouleverse nos pesanteurs et nous apporte la paix, la joie, et fasse de nous des témoins lumineux et entreprenant !

Yvon Thomas


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