"Je suis la résurrection et la vie" (Jean 11,25)

Marie Madeleine et Jésus (JPG)

« Femme, qui cherches-tu ? » (Jean 20,15 - Rembrandt)

Par Eric Trocmé.

Dernière modification écrite le samedi 2 mai 2009 par Nirina Rakotoarivony.

Dans l’évangile selon Jean, Lazare, l’ami de Jésus, le frère de Marthe et de Marie, est mort et enterré. Et Jésus, lorsqu’il se retrouve devant le tombeau de son ami, pleure. Celui que les chrétiens confessent comme Sauveur et Maître est en larmes. Il est ému jusqu’au plus profond de lui-même, il dévoile un cœur de tendresse qui vient rencontrer l’entourage de Lazare dans sa détresse impuissante et scandalisée. Il pleure. Mais parce qu’il pleure, il nous permet à notre tour de laisser parler notre cœur lorsque nous traversons de semblables circonstances, sachant alors que nos larmes rejoignent quelqu’un qui les a connues, partagées et qui pour nous les a affrontées pour nous permettre d’être pas à pas accompagnés et consolés.

« Quand Marthe, sa sœur, apprit que Jésus arrivait, elle alla au-devant de lui, tandis que Marie restait à la maison. » Marthe choisit de se déranger pour aller l’accueillir. C’est pour l’interpeller : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. » Un reproche tout d’abord. Mais aussi une amitié et une confiance : « mais maintenant, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te le donnera. »
Jésus lui dit : « ton frère ressuscitera ». « Je sais, lui répondit Marthe, qu’il ressuscitera lors de la résurrection, au dernier jour ».
Marthe répond comme une bonne catéchumène à qui l’on a appris la résurrection des morts, une autre vie dans l’au-delà, à la fin des temps. Elle y croit. Mais ce catéchisme ne la console pas de la mort de son frère, cela n’est qu’un savoir abstrait : « je sais ». Le problème de Marthe, comme le nôtre souvent, n’est pas tant la vie future que de vivre maintenant le drame qu’est une séparation. Marthe pourtant a bien raison de croire que Jésus est une source de vie. Car ce qui lui offre Jésus, c’est sa résurrection à elle. « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra. Et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » - « Oui, Seigneur, répondit-elle, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde ». Je crois, je te fais confiance.
« Là-dessus, elle partit appeler sa sœur Marie ». Tout de suite annoncer la nouvelle, la partager : Jésus, une vie plus puissante que la mort.

Dans ce récit de Lazare, de Marthe, de Marie et de Jésus, nous découvrons l’accompagnement de la présence de Dieu à nos côtés. Car la résurrection ne concerne pas seulement l’au-delà :
ressusciter, c’est aussi se relever aujourd’hui de la peine ou de la souffrance. A tous ceux qui se présentent à lui, Jésus ne répond pas uniquement qu’il pansera leurs blessures et leurs plaies dans un royaume à venir, mais qu’il œuvre dès ici bas à cette œuvre de relèvement et de résurrection.
Ressusciter, c’est ainsi la promesse de retrouver le goût des saveurs et des couleurs de la vie après une épreuve douloureuse, le terme grec que l’on traduit par ressusciter signifie d’ailleurs littéralement, faire se lever, réveiller, et puis ériger, dresser, mettre debout.

Les textes bibliques qui nous parlent de vie et de résurrection nous le disent : les plus profondes ténèbres laissent passer une lumière, celle de la vie qui cherche sa voie, même si nous ne sommes pas toujours capables de la discerner, elles laissent filtrer l’espérance pour aujourd’hui et pour demain, elles annoncent une présence forte et discrète qui se reçoit dans la prière, dans la musique et le chant, dans la parole et dans les gestes, dans les silences et les sourires.
Elle est puissance de résurrection pour nous, Pâques déjà là.


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