Transmission et animation financière

Transmission de l’évangile et le souci d’animation financière sont liés. Une réflexion menée lors des rencontres avec les trésoriers locaux en Région Nord-Normandie
Dernière modification écrite le mardi 15 juillet 2008

TRANSMISSION ET ANIMATION FINANCIERE

Réunion des trésoriers, les 14, 21 septembre et 6 octobre 2007

Lecture biblique : 2 Cor 8, 1-15 & 2 Cor 9, 6-8

L’apôtre Paul n’hésite pas d’aborder la question financière. Et, comme vous le savez aussi, il y consacre deux chapitres. Tout en sachant d’ailleurs qu’il faut diversifier et adapter ses langages pour parler de l’offrande en fonction de son interlocateur.

Dans le souci de transmettre l’évangile, Paul communique. La parole à transmettre se déploie dans l’échange et dans l’interrogation mutuelle. La transmission n’est jamais à sens unique mais se situe dans la rencontre.

Deux chapitres parce qu’il faut en parler de deux manières différentes. Un peu comme le fameux classeur bleu qui propose des lettres qu’un CP pourrait envoyer à des personnes qui se situent un peu différemment dans l’Eglise. Voilà donc comment les chapitres 8 et 9 nous apprennent quelque chose sur l’animation financière dans nos Eglises.

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Disons en gros que dans le chapitre 8 Paul parle de l’argent dans l’Eglise comme on doit en parler à des chrétiens convaincus et majeurs. Il parle aux FP, les foyers participants ! Tous son raisonnement va tourner dans ce chapitre autour du verset 9 : « vous connaissez en effet la grâce (la générosité) de notre Seigneur Jésus-Christ qui, pour vous, de riche qu’il était, s’est fait pauvre, pour vous enrichir de sa pauvreté »

Et le mot clé du chapitre 8 sera le mot grâce qui apparaît 6 fois au moins. Ici au chapitre 8 la collecte est une grâce et une manière de répondre à la grâce. L’argumentation est ici théologique et spirituelle. Le partage des ressources, financières ou autres, la vie matérielle de nos Eglises ne sont pas des sujets à part de la foi mais fruits de la foi, une réponse à la grâce de Dieu, une offrande de nos biens et de nos vies pour le service de l’Evangile, un signe de communion avec les autres Eglises.

Mais qui dans nos Eglise sont encore connecté et sensible à ce langage ?

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Mais bien entendu, Paul a aussi affaire avec les « distancés de l’Eglise », sans parler des paroissiens du fichier, les fameux FC ! dont la participation financière n’est que le reflet de leur engagement défaillant dans d’autres domaines.

Alors, l’apôtre, qui s’y connaît en animation financière, va argumenter au chapitre 9, verset 6 sur un autre terrain, celui de la sagesse pragmatique . Que faire quand la théologie ne marche pas ?

« en fait celui qui sème peu moissonnera peu, et celui qui sème largement moissonnera largement »

Alors là nous sommes loin du salut gratuit cher à Paul. Ici Paul entre dans une logique d’une justice rétributive de ce monde. Paul n’a pas peur de s’en servir pour le bien de l’Eglise, pour le service de la solidarité et de la communion à construire.

A-t-il raison ? Est-ce théologiquement correct ? Est-ce que nous ne pouvons pas faire autrement, faute d’arriver à vivre pleinement la grâce dans notre offrande. Est-ce que cela n’est pas une manière de chercher la voie de l’espérance raisonnable ?

Dans nos animations financières quel langage faut-il privilégier ? Ca dépend de l’interlocuteur. Que sont nos interlocuteur aujourd’hui ? Quelle logique faut-il suivre ? Une logique théologique-spirituelle, une logique pratique-pragmatique ? Une logique de développement d’Eglise ? Une logique gestionnaire ? Une logique d’humour ? Une logique mathématique ?

Transmission de l’Evangile et le souci d’animation financière sont liés, comme témoigne ce texte liturgique pour annoncer lors du culte le temps d’offrande.

Offrande et prière Par notre don nous manifestions notre attachement à l’annonce de l’Evangile dans le monde. Que chacun donne selon la décision de son cœur sans contrainte ni rancune.

Père accepte notre offrande joyeuse, l’offrande de notre argent, l’offrande de notre travail, l’offrande du temps nécessaire à l’écoute et toute autre offrande que nous inspire ton amour. Amen

Jan Albert ROETMAN


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