L’Evangile du dimanche 28 janvier 2007 - " le scandale de la grâce "

Evangile du dimanche, 28 janvier
Dernière modification écrite le vendredi 4 avril 2008

Luc 4, 21-30 Alors il se mit à leur dire : Aujourd’hui cette (parole de l’)Écriture, que vous venez d’entendre, est accomplie. Et tous lui rendaient témoignage, admiraient les paroles de grâce qui sortaient de sa bouche et disaient : N’est-ce pas le fils de Joseph ? Jésus leur dit : Certainement, vous me citerez ce proverbe : Médecin, guéris-toi toi-même ; tout ce qui s’est produit à Capernaüm et que nous avons appris, fais-le ici dans ta patrie. Il leur dit encore : En vérité, je vous le dis, aucun prophète n’est bien reçu dans sa patrie. C’est la vérité que je vous dis : Il y avait beaucoup de veuves en Israël aux jours d’Élie, lorsque le ciel fut fermé trois ans et six mois et qu’il y eut une grande famine sur tout le pays ; et cependant Élie ne fut envoyé vers aucune d’elles, si ce n’est vers une femme veuve, à Sarepta, dans le pays de Sidon. Il y avait aussi beaucoup de lépreux en Israël au temps du prophète Élisée ; et cependant aucun d’eux ne fut purifié, si ce n’est Naaman le Syrien. Ils furent tous remplis de fureur dans la synagogue, lorsqu’ils entendirent cela. Ils se levèrent, le poussèrent hors de la ville et le menèrent jusqu’à un escarpement de la montagne sur laquelle leur ville était bâtie afin de le précipiter en bas. Mais lui, passant au milieu d’eux, s’en alla.

Jésus qui a lu le texte du livre du prophète Esaïe : "L’Esprit du Seigneur est sur moi...", confirme que la prophétie d’Esaïe est en train de s’accomplir sous les yeux et aux oreilles de ceux qui sont dans la synagogue de Nazareth, de la ville de l’enfance de Jésus. Ce sont eux, les premiers, auxquels Jésus dit que l’heure tellement attendue, le temps de l’attente du Messie est accompli. Et - indirectement - il affirme qu’il est celui qu’ils attendent. Il est accomplissement des Ecritures : de la Torah (des premiers cinq livre de ce texte que nous appelons l’Ancien Testament) et des prophètes (dont Esaïe est un représentant). Vous êtes privilégiés, parce que vous pouvez le voir et le vivre les premiers !...

Ce sont les paroles de grâces qui provoquent l’étonnement, mais aussi l’admiration des compatriotes de Jésus. Les paroles qui font oublier les paroles de menaces que le même prophète cité par Jésus n’hésitait pas à prononcer. Ces auditeurs peuvent être étonnés, parce que Jésus ne parle que de la grâce de Dieu, tandis que Messie était souvent imaginé comme un vengeur de la souffrance d’Israël. Mais lui, Jésus, prononce les paroles de grâce, de la grâce pour tous... C’est scandalisant...

Le doute apparaît donc aussitôt : ils le connaissaient, il est le fils de Joseph. Non, il ne peut pas être ce Messie, il est trop connu. A ce moment leur admiration semble changer en irritation. Il se prend pour le Messie, il ment donc. Il y a toujours ce paradoxe - aucun prophète n’est bien reçu dans sa patrie. Tout ce qui est mieux ne pouvait venir de chez eux, de gens de Nazareth, fatigués à cause de ce dur travail quotidien. Le bien doit venir d’ailleurs, pas de chez eux...

La vraie colère augmente au moment quand ils sont confronter par Jésus avec les faits de l’histoire des Ecritures (communément connus) : des prophètes soit recueillis à l’étranger, soit reconnus par l’étranger. Le premier est Elie chassé par ses compatriotes, mais reçu par une veuve de Sidon, une idolâtre qui propose l’abri à celui qui porte la parole du Seigneur. Le deuxième exemple est donné par Elisée dont le ministère prophétique était reconnu par un général syrien, à l’époque le principal ennemi d’Israël. Et c’est bien lui qui a été être guéri de la lèpre par Elisée. Israël, lui, ne voulait pas reconnaître les prophètes. Les étrangers le pouvaient faire. Ceux qui écoutent Jésus ont bien compris tout ce qu’il leur dit. Leur colère n’a plus des limites. Ils veulent le tuer, le précipiter d’un escarpement de la montagne. Nonobstant (le texte ne nous le dit comment) Jésus passe au milieux d’eux, sans être arrêté. Mais, n’oublions pas : plus tard, lorsque l’heure sera venue, son chemin le conduira quand même à la mort sur la croix. Mais, pas encore, pas chez les gens de Nazareth. Pas chez ceux qui ne veulent pas reconnaître ce bien qui leur est donné, le bien qui est trop commun, trop connu, trop banal...


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