Evangile du dimanche 21 janvier 2007 - " l’année de grâce "

Dernière modification écrite le vendredi 4 avril 2008

Luc 1, 1-4 ; 4, 14-21

Puisque plusieurs ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous, tels que nous les ont transmis ceux qui, dès le commencement en ont été les témoins oculaires et qui sont devenus serviteurs de la parole, il m’a semblé bon à moi aussi, après avoir tout recherché exactement depuis les origines, de te l’exposer par écrit d’une manière suivie, excellent Théophile, afin que tu reconnaisses la certitude des enseignements que tu as reçus. (...) Jésus retourna en Galilée, avec la puissance de l’Esprit, et sa renommée se répandit dans toute la région. Il enseignait dans les synagogues, et il était glorifié par tous. Il se rendit à Nazareth, où il avait été élevé, et entra, selon sa coutume, dans la synagogue le jour du sabbat. Il se leva pour faire la lecture, et on lui remit le livre du prophète Ésaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il était écrit : L’Esprit du Seigneur est sur moi, Parce qu’il m’a oint Pour guérir ceux qui ont le coeur brisé ; Pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres ; Il m’a envoyé pour proclamer aux captifs la délivrance, Et aux aveugles le recouvrement de la vue, Pour renvoyer libres les opprimés, Pour proclamer une année de grâce du Seigneur. Puis il roula le livre, le rendit au serviteur et s’assit. Les yeux de tous, dans la synagogue, étaient fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire : Aujourd’hui cette parole de l’Écriture, que vous venez d’entendre, est accomplie.

Disons-le : nous avons le privilège de lire cette narration réservée à Théophile, l’ami de l’auteur de l’Evangile. Et c’est de tels récits que vit l’Eglise. Car sa foi n’est pas une théorie bâtie dans le vide ou un fruit de l’imagination humaine ; cette foi est ancrée dans des faits et (comme le précise Luc) elle a son « sûr fondement ». Et « plusieurs » autres s’y sont attachés. Ainsi, comme Théophile qui pourra répondre à la promesse de son nom et devenir un homme « qui aime Dieu » nous sommes aussi invités, nous pouvons le devenir nous aussi...

Jésus entre en scène comme un de ces prophètes itinérants qui expliquaient l’Ecriture. Il arrive jusqu’à Nazareth, la ville de son enfance. Il est significatif qu’il poursuit les règles de la Loi, comme le faisaient aussi ses parents. Il agit « selon la coutume » en assistant au culte du sabbat, à la synagogue. Suivant l’usage il se lève pour la lecture des textes. Comme chaque juif adulte a le droit d’expliquer la parole des Ecritures. Jésus lit un texte du livre du prophète Esaïe qui annonçait à son époque la parole de consolation au peuple juif captif et découragé. Le texte du prophète leur annonce une « année de grâce ». Au fait, la Loi mosaïque prévoyait périodiquement une année de grâce pour la libération des esclaves et la remise des dettes. Les esclaves pouvaient rentrer dans leurs familles. C’est une parabole de tout ce que Dieu va faire à son peuple - c’est l’annonce de la grâce envers son peuple. Mais, le prophète ne peut pas, lui-même, réaliser son message. Il ne peut que l’annoncer. Jésus dépasse la parole prophétique, il déclare présent le futur annoncé par le prophète, pour ceux qui l’écoutent. Au moment même qu’ils viennent entendre cette parole, elle « est accomplie ». La grâce est maintenant communiquée. Qui entend et reçoit ce message, annonçant la grâce, « l’année de grâce », a les yeux ouverts dans une pleine liberté.

Jésus parle de la rédemption d’une manière telle que ses paroles n’ont de sens que rapportées à lui, le Sauveur. Mais, pour l’instant, il ne s’affirme en tant que tel. Il défend même à ses disciples d’en parler. C’est au moment de la crucifixion et avec sa résurrection, Jésus se fait pleinement connaître comme le contenu de cette bonne nouvelle de grâce.


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