L’Evangile du dimanche des rameaux - Luc 19, 28-40

Dernière modification écrite le vendredi 4 avril 2008

Luc 19, 28-40 : Après avoir ainsi parlé, Jésus prit les devants et monta vers Jérusalem. Lorsqu’il approcha de Bethphagé et de Béthanie, vers le mont appelé mont des Oliviers, Jésus envoya deux de ses disciples, en disant : Allez au village qui est en face ; quand vous y serez entrés, vous trouverez un ânon attaché, sur lequel aucun homme ne s’est jamais assis ; détachez-le et amenez-le. Si quelqu’un vous demande : Pourquoi le détachez-vous ? vous lui direz : Le Seigneur en a besoin. Ceux qui étaient envoyés s’en allèrent et trouvèrent les choses comme Jésus le leur avait dit. Comme ils détachaient l’ânon, ses maîtres leur dirent : Pourquoi détachez-vous l’ânon ? Ils répondirent : Le Seigneur en a besoin. Et ils amenèrent à Jésus l’ânon, sur lequel ils jetèrent leurs vêtements, et firent monter Jésus. A mesure qu’il avançait, les gens étendaient leurs vêtements sur le chemin. Il approchait déjà (de Jérusalem) vers la descente du mont des Oliviers, lorsque tous les disciples, en foule, saisis de joie, se mirent à louer Dieu à haute voix pour tous les miracles qu’ils avaient vus. Ils disaient : Béni soit le roi, celui qui vient au nom du Seigneur ! Paix dans le ciel, Et gloire dans les lieux très hauts. Quelques Pharisiens, du milieu de la foule, dirent à Jésus : Maître, reprends tes disciples. Il répondit : Je vous le dis, s’ils se taisent, les pierres crieront !

C’était ce chemin de Jéricho à Jérusalem passant par Bethphagé et Béthanie que suivaient les pèlerins pour se rendre aux Fêtes du Temple à Jérusalem. Les montagnes dont les pèlerins voyaient la ville sainte entourée, devenaient pour eux l’image de la protection divine : Jérusalem est entourée de montagnes, Ainsi l’Éternel entoure son peuple, Dès maintenant et à toujours (Ps 125, 2). C’est là, dans le lieu de l’attente, que Dieu se fera entendre « aux derniers temps ». C’est de là que viendra « l’enseignement » donné aux païens. Ici, le Seigneur prendra pied en établissant son Royaume. Il est nécessaire de bien connaître cette attente, unique parmi les peuples, si nous voulons comprendre l’exceptionnelle tension qui agitait la foule en marche vers Jérusalem. Sur le même chemin où s’avançaient les pèlerins de Galilée, se rendant à la fête de la Pâque, marchait aussi leur Prophète, entouré de ses disciples. On disait qu’il était le Messie. Un grand nombre d’entre eux étaient les témoins de ses actions messianiques, les auditeurs de ses paroles toutes puissantes. A son entrée dans cette situation où Jésus va paraître entièrement livré entre les mains de ses ennemis, il reste manifestement le Kyrios (Seigneur), décidant de tout. Il décide d’entrer dans la ville non comme un pèlerin à pied mais en selle. La mention de cet ânon sur lequel aucun homme ne s’est jamais assis, tout cela est très significatif. Elle nous rappelle en effet tout autant la promesse messianique de Zacharie (9, 9), que le caractère non-violent de la royauté du Christ. Ceux qui sont avec lui, ses adeptes comme ses disciples, font alors à Jésus une selle de leurs tuniques. Selon l’usage royal, ils étendent leurs manteaux sur le chemin afin que sa monture ne foule pas le sol. Ils le proclament Roi dans leur louange. Les acclamations mentionnées par Luc reprennent le chant des anges de Bethléem (2, 14). Ils rendent hommage à Jésus, le Roi qui vient au nom du Seigneur des armées, envoyé sur son ordre. Par ses cris, la foule fait office de héraut pour annoncer que le roi messianique s’avance vers sa ville. Ainsi se sont approchées en même temps la paix du Royaume éternel et la gloire que Dieu possède au plus haut des cieux. La réalité la plus haute, fait irruption sur la terre. Le jour tant attendu est arrivé. Les Pharisiens s’approchent et demandent à Jésus d’interdire à ses disciples de telles acclamations. Ils sont scandalisés par la légèreté avec laquelle ceux-ci donnent le titre et les honneurs réservés au seul Messie à un « Maître » ou même à un prophète, quelle que soit sa valeur. C’était, en effet une entreprise risquée que de se faire passer pour le Messie, non seulement à cause des Romains mais surtout d’Israël, la mort menaçant le blasphémateur qui osait usurper une dignité si haute. Mais Jésus les repousse. Le temps du secret est passé et les ordres de silence sont révolus. Et si l’on persécute, disperse ou chasse ces hommes qui crient, les pierres crieront ! Jésus n’arrête pas les cris de ses disciples. Tout ce qu’ils disent est vrai. Mais ils ne voient qu’un côté des événements. Jésus seul discerne clairement ce qui va arriver...


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