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    L’Evangile du dimanche 25 février 2007 - " la tentation de Jésus "

    L’evangile du dimanche 25 février : Jésus tenté
    Dernière modification écrite le vendredi 4 avril 2008

    Luc 4, 1-13 Jésus, rempli d’Esprit Saint, revint du Jourdain et fut conduit par l’Esprit dans le désert, où il fut tenté par le diable pendant quarante jours. Il ne mangea rien durant ces jours-là et, quand ils furent achevés, il eut faim. Alors le diable lui dit : Si tu es Fils de Dieu, dis à cette pierre de devenir du pain. Et Jésus lui répondit : Il est écrit : L’homme ne vivra pas de pain seulement. Le diable l’emmena plus haut, lui montra en un instant tous les royaumes du monde et lui dit : Je te donnerai tout ce pouvoir, et la gloire de ces royaumes ; car elle m’a été remise, et je la donne à qui je veux. Si donc tu te prosternes devant moi, elle sera toute à toi. Jésus lui répondit : Il est écrit : Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et, à lui seul, tu rendras un culte. Le diable le conduisit encore à Jérusalem, le plaça sur le haut du temple et lui dit : Si tu es Fils de Dieu, jette-toi d’ici en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges Afin qu’ils te gardent ; Et : Ils te porteront sur les mains, De peur que ton pied ne heurte une pierre. Jésus lui répondit : Il est dit : Tu ne tenteras pas le Seigneur, ton Dieu. Après avoir achevé de le tenter, le diable s’éloigna de lui jusqu’à une autre occasion.

    Les évangiles nous informent clairement que toute la vie de Jésus sur terre est une vie conduite par l’Esprit. L’obéissance de Jésus consiste à se laisser conduire. Son ministère ne bénéficie pas d’une entrée facile. Il doit, dès le début, comme chacun des humains, affronter la porte étroite de la tentation. La puissance qui, dans le chant de louange de Zacharie, est discrètement évoquée par le terme d’ « ennemi », est maintenant nommée. En harmonie avec toute la Bible, Luc la considère premièrement comme personnelle, objective et opposée à Dieu. Il ne cherche nullement à expliquer comment dans un monde, créé par Dieu seul, elle a pu s’élever et s’affirmer. Il considère la venue du Christ comme le combat de Dieu avec elle et la victoire de Dieu sur elle.

    Le but des deux tentatives de Jésus était de le faire tomber dans l’incrédulité. La première a pris comme point de départ les besoins naturels de l’homme Jésus. La seconde s’appuie sur la mission qui lui est confiée. Dans les deux cas, l’Ecriture est toujours pour Jésus l’appel à la foi. Etant à l’écoute de l’Ecriture, il ne veut rien sinon ce qui lui vient de la main de Dieu ; c’est avec l’Ecriture qu’il se défend contre toutes les insinuations. La troisième tentation utilise la foi elle-même comme point d’attaque. La foi devient elle-même un piège. La foi est tentée de jouer avec la Parole de Dieu et de préférer un chemin artificiel et sensationnel. Mais justement dans ce choix, la foi va se perdre elle-même. Car la foi ne signifie pas : croire que Dieu accorde sa force à nos plans mais, au contraire, elle est une obéissante confiance, une confiante obéissance. Dans son refus, Jésus choisit déjà le chemin sur lequel « il dut apprendre l’obéissance de ce qu’il souffrit » (Hébr. 5, 8). Luc a conclu par cette tentation qui est véritablement celle de la foi. Pourtant, comme dit Luther, « les tentations ne se présentent pas toujours dans la vie quotidienne selon l’ordre établi par Luc ; un chrétien peut être éprouvé tantôt par la dernière, tantôt par la première ».

    Bien qu’il soit le « tout-autre », Jésus a connu la condition humaine avec ses luttes, ses incertitudes. Le récit nous montre de façon exemplaire à quelles influences l’homme de Dieu est exposé pendant le temps où il est dans le monde - qu’il s’agisse de Jésus, de son disciple, ou de son Eglise. Celle-ci peut y lire le récit de ses propres tentations. Là où, de tout son être, l’Eglise s’accroche à Christ, elle apprend aussitôt qu’elle ne saurait d’elle-même vaincre le Tentateur, mais que son Seigneur a remporté depuis longtemps déjà en sa faveur la victoire décisive.


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