L’homme et l’argent

Quel est notre rapport à l’argent ? Voici un texte à méditer, proposé par Olivier Putz,pasteur à Elbeuf.
Dernière modification écrite le mardi 15 juillet 2008

L’homme et l’argent

Quel est notre rapport à l’argent ? Objet de convoitise, l’argent demeure le moteur de toutes les conquêtes de l’histoire. Le désir de posséder toujours plus, est incontestablement la dynamique de nombreuses entreprises humaines. En effet, l’argent entraîne dans son sillage le pouvoir et la puissance.

Ce n’est pas un hasard si Jésus nous met en garde et nous invite à choisir entre Dieu et Mamon. Divinisé, l’argent vient alimenter le rêve d’autoréalisation de l’homme. L’argent entretient alors l’illusion de la toute puissance humaine, en nous faisant croire que tout peut s’acheter, au détriment des autres. Si l’on suit Jacques Ellul, dans son livre « l’homme et l’argent », nous désacralisons et profanons l’argent, à chaque fois que nous introduisons dans une société dominée par Mamon, la sphère du don et de la gratuité. Dieu nous invite à refuser la divinisation de l’argent, faut-il pour autant le diaboliser ? Certains textes invitent au dépouillement absolu. Ainsi, lorsque Jésus invite le jeune homme riche (Mt 19.21) à vendre ses biens et les distribuer aux pauvres pour le suivre, il nous dévoile une position radicale. Certes, ce ne fut pas une obligation, mais cette option de dépouillement absolu fut acceptée par certaines communautés, à commencer par celle de Jérusalem (Ac 2.44-45).

Ce dépouillement absolu et cette communauté de biens ont comme source une éthique de conviction. Désirant vivre intégralement la parole de Dieu, cette éthique refuse tout compromis. Si cela fait résonance chez certains, cette éthique de conviction exclue le plus grand nombre, à commencer par le jeune homme riche de la parabole, qui ne suis pas Jésus. Tenant compte que cette exigence est parfois trop élevée, la Bible nous offre un autre modèle dans notre rapport à l’argent, celui de la participation.

Lorsque Paul invite les corinthiens à pratiquer une collecte pour les jérusalémites (2 Co9) ou lorsqu’il rappelle l’importance du bénévolat (2 Co 11) il ne recommande pas de s’appauvrir en partageant tout, mais de donner ce qui outrepasse le nécessaire. Ce n’est pas seulement un acte de solidarité, aussi important soit-il. C’est une manière de signifier que nous avons tout reçu de Dieu et que par conséquent, nous pouvons donner à notre tour. En donnant ce qui outre passe notre nécessaire, nous témoignons de notre spiritualité en participant à l’édification du réel. Cette éthique de participation est la manière pécuniaire dont les chrétiens disposent pour faire rayonner le Christ dans cette réalité avant dernière. Ainsi, notre rapport à l’argent ne se contingente pas au domaine du matériel, il dit quel que chose de notre spiritualité.

Olivier Putz, Pasteur à Elbeuf


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