Echange Nord-Sud

La Région Nord-Normandie a accueilli le pasteur Johnson, venant de l’Eglise méthodiste du Togo, durant le mois de novembre 2006. Dans l’article ci-joint pasteur Johnson partage avec nous ses réflexions et ses impressions

Dernière modification écrite le mardi 9 janvier 2007

Mot du pasteur Johnson|

Le pasteur Ampah Jorim Johnson est reparti au Togo, après cinq semaines de présence auprès de Cyrille Payot. Il nous livre ici un message de départ...

Bien aimés dans le Seigneur,

Je suis arrivé au terme de ma visite pastorale dans le secteur que dirige mon collègue Cyrille Payot que je voudrais remercier très sincèrement pour l’accueil qu’il m’a réservé au sein des paroisses de l’Aisne et du Synode Régional Nord -Normandie. Je tourne mes yeux vers vous, les paroissiens qui m’avez accueilli comme l’un d’entre vous alors que je viens de si loin, d’un pays qui s’appelle le Togo, et poursuis ma prière pour vous en cette heure où je suis de retour. J’ai été de passage parmi vous et peut-être ce passage laissera-t-il des traces, un sillon pour nos échanges. Je rends grâce à Dieu pour le chemin que nous avons parcouru ensemble depuis un mois où j’ai pu mesurer l’étendue du ministère et le courage, la patience et l’amour avec lesquels le pasteur Payot a embrassé sa vocation d’être au service de Dieu et des hommes et femmes de son Eglise. C’est un immense plaisir de travailler avec un serviteur de Dieu de cette qualité, aimant profondément sa tâche et ayant le souci des détails. Je remercie le Seigneur d’avoir croisé nos chemins et de nous enseigner à travers nos différences qui sont si grandes à marcher en union d’Esprit avec détermination, à partager les problèmes qui nous entourent et qui ont presque la même densité. Au service de Dieu, nous pouvons toujours faire face à nos limites et à nos faiblesses, percevoir la grâce de Dieu comme un seuil ouvert sur l’inattendu, à l’image de la rencontre de Marie et d’Elisabeth qui au seuil d’une maison découvrent un inattendu planifié par Dieu (Evangile de Luc). Voilà pourquoi, ayant compris ma venue comme un inattendu improvisé dans ma vie, je voudrais vous entretenir sur ce que j’aime à appeler « la planification de l’inattendu ».

La rencontre entre Marie et Elisabeth symbolise la rencontre des extrêmes entre fertilité et stérilité. Celle-ci porte l’espérance d’une vie nouvelle, une espérance transformatrice de nos conditions. Il n’y a pas d’amour, il n’y a pas de foi sans espérance car l’espérance est le souffle de nos vies. C’est pourquoi la virginité et la sérénité peuvent tressaillir d’allégresse car le Seigneur les visite et les visitera toujours au bon moment. C’est Dieu seul qui choisit délibérément et de manière discrétionnaire ce moment. Dieu fait encore des prodiges et des miracles et il peut le faire dans nos vies : « Rien n’est impossible à Dieu » déclare Marie. Confie-toi en Lui et souviens-toi que Jésus est né d’une vierge et Jean-Baptiste d’une femme stérile. En Marie et Elisabeth nous avons l’efflorescence et la richesse de la virginité (fertilité) et la pauvreté de la stérilité qui se joignent et se conjoignent pour célébrer Dieu. L’amour de Dieu concilie et réconcilie les forts et les faibles, les riches et les pauvres, les nantis et les démunis, les vierges et les impuissants, les hommes et les femmes, les vieillards et les enfants, les lions et les agneaux pour fonder une nouvelle société pleine d’amour et de justice, un nouveau monde de partage et de paix. Dieu montre que l’humanité porte le divin et le divin soutient l’humanité. Le Dieu de J-C est humain et il attend que des hommes et des femmes dignes portent l’humain en leur cœur à travers la recherche de l’équité et de la justice dans la foi. Cette conjonction, de la virginité et la stérilité, visitée où il y a un frémissement de bonheur est une expression de l’espérance d’un temps nouveau où l’homme est restauré à l’humain. Le programme d’échange de pasteur Nord-Sud comporte une dimension de la planification de l’inattendu. Ma rencontre avec le pasteur Cyrille, c’est le croisement de deux ministères dans deux mondes différents qui sont obligés de cheminer ensemble : propager la nouvelle du Christ. Le ministère du pasteur du Nord dans les conditions qui sont les siennes se heurte au ministère du pasteur du Sud réduit à l’indigence et à la pauvreté et pourtant la vocation pastorale des deux côtés a ses grandeurs et ses misères. La stérilité de l’Occident est utile à la virginité d’une Afrique pauvre. La pauvreté du Sud révèle aussi à l’Occident sa misère. Dans cette perspective, la rencontre de l’Afrique et de l’Europe constitue une source d’enrichissement, qui, peut-être, l’annonce d’une Bonne Nouvelle comme un inattendu planifié. Cette Bonne Nouvelle de la naissance de J-C nous montre que la richesse peut cacher beaucoup de misère et la pauvreté beaucoup de richesse. Le pasteur Ampah Jorim Johnson


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