Pousser un cri

Dernière modification écrite le vendredi 26 novembre 2010 par Olivier Filhol.

L’Ecriture nous invite à faire monter vers Dieu le cri du pauvre, mission pour l’Eglise, mission pour chaque acteur de sa vie. Cette invitation s’enracine dans la confiance que nous plaçons en Celui qui entend le cri qui monte vers Lui, "Ils ont fait monter à Dieu le cri du pauvre..." (Job 34/28).

Dans un monde où le bruit prend facilement la place sur le silence, il est parfois nécessaire de pousser un cri pour être sûr d’être entendu, reconnu.

Le son qui jaillit de la bouche est synonyme de quoi ? De l’angoisse, de la joie, du besoin de reconnaissance, de l’envie de partager une nouvelle, de tout ce qui habite notre fors intérieur...

Telle est en fait la question que l’on peut se poser face au brouhaha de notre société : à quoi sert-il de crier si ce n’est que l’on est convaincu qu’il faut que les autres sachent ce qui nous brûle les lèvres et le cœur ? Pousser un cri de révolte pour que cesse la barbarie, tenter la proclamation qui dénonce sans toujours condamner, sans toutefois dégrader, mais qui est signe de libération pour celui qui subit l’outrage. Oser crier son mécontentement et sa douleur face à un monde que l’on souhaiterait meilleur. Donner la possibilité à tous de ne jamais pouvoir dire, "je ne savais pas". Pousser un cri de joie et d’allégresse pour qu’elles soient partagées et signes de fête pour un plus grand nombre sans pour autant se prendre trop au sérieux, sans pour autant croire que l’on est le centre de la vie. Oser crier sa joie et sa gaieté face à un monde qui bien souvent reste insensible à la beauté des jours. Offrir à tous la chance du sourire qui redonne confiance et espérance.

Pousser un cri chargé de toute sa connaissance, de toute l’essence de la vie, de la Bonne Nouvelle, un cri qui fait naître à des horizons nouveaux, sans pour autant imposer une façon de voir les choses, sans vouloir entraîner l’autre par la force. Oser le cri de foi dans un monde en quête de vérité et d’assurance. Dire la possibilité d’un chemin d’Amour, de solidarité et de respect mutuel qui redonne la force de marcher ici-bas tant la promesse y est redite à chaque pas.

Pousser un cri et l’accompagner d’une présence. Au nom de l’Évangile notre cri est alors tout à la fois écho du "Aie pitié !" et déjà porteur de l’ "Alléluia !" qui libèrent des peurs.

Pr Olivier FILHOL


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