Children of men

A l’occasion de sa sortie en DVD, une présentation du film Children of men, dans lequel on trouvera de nombreuses pistes de réflexion pour lancer un débat avec un groupe de jeunes ou de jeunes adultes
Dernière modification écrite le lundi 23 avril 2007 par Eric George.

(JPG) En 2027, le monde est en émoi après l’assassinat d’un jeune homme. Il n’avait pas 19 ans. C’était le plus jeune représentant de l’humanité. Voilà le point de départ de Children of men, un film de science fiction comme on en voit trop peu. Si vous aimez savoir le pourquoi du comment, s’il vous détestez les fins ouvertes, s’il vous faut une mise en scène trépidante, vous pouvez passer votre chemin. Ce n’est pas non plus un film intimiste hein ! Disons qu’il se situe plus dans la lignée de Bienvenue à Gattaca que dans celle de Matrix. Mais bon, le sujet n’est pas forcément une critique du film mais une (re)lecture théologique de celui-ci. (attention la suite contient des "spoilers" (révélations susceptibles de gâcher le suspens) Tout d’abord, le portrait de l’humanité est résolument pessimiste. Elle n’est pas belle cette humanité qui, confrontée à sa fin proche, se déchire, les plus chanceux préférant protéger leurs privilèges contre les plus démunis tout en maintenant un confort illusoire. Et cette Angleterre momentanément préservée mais néanmoins condamnée qui pour maintenir son confort ferme ses portes aux réfugiés du reste du globe n’est pas sans rappeler la situation actuelle de notre bloc occidental. Elle n’est pas belle cette humanité qui, face à la naissance d’un espoir nouveau se replonge de plus belle dans les querelles intestines chaque clan voulant s’emparer du nouveau né. Et pourtant cette anthropologie pessimiste n’empêche pas l’espérance. Une espérance qui se manifeste dans une des scènes les plus fortes du film, les pleurs d’un bébé font taire le vacarme des canons et des fusils mitrailleurs. Dans cette scène, je retrouve l’argument qui m’a fait renoncer à l’adoptianisme que je professais : "Pour que Dieu soit pleinement homme, il faut qu’Il passe par la fragilité de l’enfance." Eh oui, l’enfant-roi d’aujourd’hui avait un peu tendance à me faire oublier qu’un enfant c’est d’abord incroyablement fragile. Cette faiblesse est d’ailleurs le point commun entre le nourrisson dans une mangeoire de Luc, l’enfant pourchassé de Matthieu et le crucifié. On retrouve à mon sens cette espérance si forte et si fragile dans Children of men : le salut de l’humanité est la fille ( !) d’une clandestine prise au sein d’un conflit de pouvoir meurtrier. Et le film montre très habilement l’immense puissance et l’incroyable fragilité de cette espérance.


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