L’évangile de l’Epiphanie

Epiphanie, dimache 7 janvier 2007

Matthieu 2, v.1 ? 12

Dernière modification écrite le vendredi 4 avril 2008

Matthieu 2, v.1 à 12

1 Jésus était né à Bethléhem en Judée, au temps du roi Hérode. Des mages d’Orient arrivèrent à Jérusalem 2 et dirent : Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus l’adorer. 3 A cette nouvelle le roi Hérode fut troublé, et tout Jérusalem avec lui. 4 Il assembla tous les principaux sacrificateurs et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ. 5 Ils lui dirent : A Bethléhem en Judée, car voici ce qui a été écrit par le prophète : 6 Et toi, Bethléhem, terre de Juda, Tu n’es certes pas la moindre Parmi les principales villes de Juda ; Car de toi sortira un prince, Qui fera paître Israël, mon peuple. 7 Alors Hérode fit appeler en secret les mages, et se fit préciser par eux l’époque de l’apparition de l’étoile. 8 Puis il les envoya à Bethléhem, en disant : Allez, et prenez des informations précises sur le petit enfant ; quand vous l’aurez trouvé, faites-le-moi savoir, afin que j’aille moi aussi l’adorer. 9 Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici : l’étoile qu’ils avaient vue en Orient les précédait ; arrivée au-dessus (du lieu) où était le petit enfant, elle s’arrêta. 10 A la vue de l’étoile, ils éprouvèrent une très grande joie. 11 Ils entrèrent dans la maison, virent le petit enfant avec Marie, sa mère, se prosternèrent et l’adorèrent ; ils ouvrirent ensuite leurs trésors, et lui offrirent en présent de l’or, de l’encens et de la myrrhe. 12 Puis, divinement avertis en songe de ne pas retourner vers Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

L’évangile de Matthieu (à la différence du récit de Luc) raconte la naissance de Jésus laconiquement : "Jésus étant né à Bethléem en Judée aux jours du roi Hérode". Indépendamment de sa sobriété, pour l’évangéliste Matthieu il n’y a pas de doute : Jésus est bien celui qui, en tant que Messie annoncé et attendu par les prophètes, accomplit l’Ecriture. Grâce à Jésus-Christ, la Parole de Dieu des temps anciens se réalise et se manifeste comme actuelle. Chez Matthieu, Jésus est bien désigné comme le Messie, descendant de David (l’origine davidique de Jésus vient de Joseph qui est son père légal ; celui qui, avec Marie, viendra le réclamer au Temple - cf. Luc 2, 41-52) ; cela apparaît dans la désignation de Bethléem comme lieu de sa naissance : Bethléem, la ville où David lui-même était né (1 Samuel 16/4).

L’Ecriture parle des "Jours du Messie" (Sophonie 1,14) et des "douleurs de l’enfantement" (Esaïe 13,8) ; l’arrivée du Messie sera précédée par des signes (pour les hommes de l’époque, l’apparition d’un astre devait annoncer et préfigurer l’existence future du nouveau-né, et il en allait de même pour le Messie dans la tradition d’Israël). Matthieu est donc conséquent avec cette tradition en accordant à l’étoile une importance particulière dans la guidance des Mages ; l’étoile exprime, dès le début, la reconnaissance de Jésus de Nazareth comme Messie non seulement au regard des Juifs mais aussi au regard des païens, c’est-à-dire "les gentils", les Nations (que représente dans ce texte les Mages).

Notons, que ni les docteurs du Sanhédrin, ni ceux qui connaissent l’Ecriture ne sont pas capables pour autant de reconnaître dans la naissance de l’enfant de Bethléem l’avènement du Messie-Roi que leur enseigne le signe de l’étoile et d’aller l’adorer. Ce sont des « venus d’ailleurs », des étrangers (les Mages) qui vont le faire à leur place, prononcer, d’où part le don du Royaume des Cieux à tous les hommes "de bonne volonté". Il est intéressant qu’à aucun moment, l’Ecriture ne nomme pas (comme le fait la tradition populaire) les Mages venus en suivant l’étoile adorer l’enfant de Bethléem, de "rois-mages". Ce n’est qu’avec les Pères de l’Eglise, qu’on commence à employer ce mot à leur propos, le fait qui semble vouloir donner une légère correction au scandale provoqué par le fait qu’à la vérité pourraient amener, l’indiquer au minimum, ceux qui sont les plus inconnus, plus marginaux, moins respectés.

L’évangile, dès la naissance de Jésus, commence nous scandaliser...

Pasteur Tomasz PIECZKO, Maubeuge


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