L’Evangile du dimanche 27 mai 2007 - "Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole"

Dernière modification écrite le vendredi 4 avril 2008

Jean 14, 15-26 Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements, et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Consolateur qui soit éternellement avec vous, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut pas recevoir, parce qu’il ne le voit pas et ne le connaît pas ; mais vous, vous le connaissez, parce qu’il demeure près de vous et qu’il sera en vous. Je ne vous laisserai pas orphelins, je viens vers vous. Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez parce que moi je vis, et que, vous aussi, vous vivrez. En ce jour-là, vous connaîtrez que moi, je suis en mon Père, vous en moi, et moi en vous. Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime. Celui qui m’aime sera aimé de mon Père, moi aussi je l’aimerai et je me manifesterai à lui. Jude, non pas l’Iscariot, lui dit : Seigneur, comment se fait-il que tu doives te manifester à nous et non au monde ? Jésus lui répondit : Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; nous viendrons vers lui et nous ferons notre demeure chez lui. Celui qui ne m’aime pas, ne garde pas mes paroles. Et la parole que vous entendez n’est pas de moi, mais du Père qui m’a envoyé. Je vous ai parlé de cela pendant que je demeure auprès de vous. Mais le Consolateur, le Saint-Esprit que le Père enverra en mon nom, c’est lui qui vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que moi je vous ai dit.

« L’évangile de Jean ne parle pas du jour de la Pentecôte ; ce qui ne l’empêche pas d’être, au contraire, l’évangile même de la Pentecôte, en tout cas telle que l’ont comprise les premiers chrétiens et l’auteur de l’évangile. Même si, en 20/19-23, on peut voir avec le don de l’Esprit (qui est, malgré les apparences dues aux contrastes du style hébraïque) essentiellement don de l’Esprit de pardon ; il en est de même pour l’Esprit de la nouvelle Création. Le nouveau monde est en marche.

En v. 15, comprendre plutôt : « Quand (ou lorsque) vous m’aimerez, vous observerez (ou « accomplirez » mes commandements », dont le premier est.... justement d’aimer Jésus-Christ (et le second de « vous aimer entre vous ») ; et c’est avec un certain goût du paradoxe que l’auteur rapproche deux termes qui normalement s’excluent, ou pour le moins coexistent difficilement : « commander et aimer ». C’est nettement pour montrer (tout comme Augustin plus tard : « Aime et fais ce que tu veux ») que le seul commandement : « Aimez ! » n’en est plus un.

En v. 16, on relèvera l’autre... Le Fils et l’Esprit font parvenir la même intercession pour les fils que nous sommes en fait, mais montrons si peu... Ils s’y mettent à deux ! On comprend alors le grand défi paulinien : « Dès lors, qui sera contre nous ? » (Romains 8/31). Cet Esprit est l’Esprit qui, seul, conduit à la vérité (cf. l’interrogation de Pilate de 18/38).

Ici, on peut regretter que le merveilleux passage des v. 19-20 en particulier, ait été retranché. Il est bon en effet, en ce jour de Pentecôte, où viennent souvent ceux qui, plus que les autres, arrivent avec leurs questions, leurs plaies, sinon leurs amputations d’hier, de les tourner, non vers ce passé stérile qu’ils interrogent (et que nous interrogeons) vraiment, mais vers l’Avenir où nous n’aurons même plus de questions (cf. 16/23), car avec le Paraclet nous retrouverons le Fils et le Père, et nous ne serons plus des orphelins, sans protection et sans réponse (14/18).

Aux v. 23ss, Jésus revient au cercle « vicieux » ( !) : « Aimer, c’est garder la parole ; et pour garder la parole, il faut aimer ». Pas de porte dérobée par laquelle on pourrait s’introduire subrepticement ; comme tous ceux qui voudraient croire sans se risquer dans le saut de la foi ; ils aimeraient bien, eux aussi, « croire-sans-avoir-à-croire ». Croire confortablement, sans risque (c’est le sens de Marc 4/10ss) et sans... amour.

La Parole unique du Père, c’est le Fils, et ce qu’il dit du Père (cf. 1/18).

La mission du Paraclet ou Esprit Saint, c’est de parler du Fils, et d’actualiser (faire souvenir !) tout ce que le Fils a (fait et) dit... Et seulement cela !

Le Saint-Esprit n’enseigne jamais quelque chose de plus ; ni quelque chose ni quelqu’un d’autre que Jésus-Christ, Celui dont il nous est ici parlé. Et Lui seul. »

d’après : Alphonse MAILLOT, Notes homilétiques sur les trois lectures dominicales pour les dimanches et fêtes de l’année C [Carême - Semaine sainte - Temps de Pâques - Ascension - Pentecôte - Trinité (18 dimanches et fêtes)]. Mission Intérieure de l’Eglise Evangélique Luthérienne, 1991 (p. 153-154).


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