L’évangile du dimanche 11 mars 2007 - " appel à la repentance "

L’Evangile du dimanche 11 mars : appel à la repentance
Dernière modification écrite le vendredi 4 avril 2008

Luc 13, 1-9 En ce temps-là, quelques personnes vinrent lui raconter ce qui était arrivé à des Galiléens dont Pilate avait mêlé le sang avec celui de leurs sacrifices. Il leur répondit : Pensez-vous que ces Galiléens aient été de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, parce qu’ils ont souffert de la sorte ? Non, vous dis-je. Mais si vous ne vous repentez pas, vous périrez tous de même. Ou bien, ces dix-huit sur qui est tombée la tour de Siloé et qu’elle a tués, pensez-vous qu’ils aient été plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? Non, vous dis-je. Mais si vous ne vous repentez pas, vous périrez tous pareillement. Il dit aussi cette parabole : Un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint y chercher du fruit et n’en trouva pas. Alors il dit au vigneron : Voilà trois ans que je viens chercher du fruit à ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le : pourquoi occupe-t-il la terre inutilement ? Le vigneron lui répondit : Maître, laisse-le encore cette année ; d’ici-là je creuserai tout autour et j’y mettrai du fumier. Peut-être à l’avenir produira-t-il du fruit ; sinon, tu le couperas.

N’oublions pas que les Evangiles ne nous rapportent pas la vie de Jésus dans un ordre chronologique rigoureux, ce n’est pas leur intérêt dominant. Le centre d’intérêt de Luc dans notre récit est la tension de plus en plus grande entre Jésus et une partie du peuple. Au début triomphant du ministère de Jésus s’ajoutent les réactions d’endurcissement de ceux qui l’écoutent. L’auteur de l’évangile exprime cette tension croissante sans équivoque. Il n’hésite pas à dire de dures vérités telles quelles doivent être dites. Il se sert d’un fait d’un sombre massacre commis par les soldats romains. Les historiens nous disent que Pilate devait être révoqué plus tard pour une semblable action : ses soldats devaient surprendre les Samaritains pendant le sacrifice à leur lieu de culte sur la montagne de Garizim et les exécuter sur place. Les concurrents de Pilat l’ont fait dénoncé pour ce méfait auprès de l’empereur. Au temps de Jésus ce aussi Pilate qui a fait tuer des pèlerins galiléens qui, semble-t-il, appartenaient aux Zélotes (un mouvement extrémiste et anti-romain). Pilate a ordonné de les égorger dans le parvis du Temple à Jérusalem. Peut-être ce crime a-t-il été rapporté à Jésus par des gens du parti opposé prétendant que ces Galiléens avaient eux-mêmes attiré ce destin sur eux à cause de leur intransigeance ? Pour ceux qui relatent ce fait toute catastrophe trahit une culpabilité personnelle. Avec la dureté, qui nous choque profondément, Jésus oppose à ce jugement l’égalité de tous dans la responsabilité. Ce faisant, il s’adresse directement à ses auditeurs, il leur révèle sans ménagement qu’ils se trouvent tous sans exception dans un état de péché les rendant dignes d’un sort analogue à celui de ces malheureux. Il utilise, en même temps, un autre fait sensationnel : la chute de la tour de Silo, afin de donner plus de force à son avertissement. Le malheur de ces gens doit être compris comme un cri d’alarme adressé à tous, comme un symbole de la vie de chacun, et non comme l’occasion de considérer le péché d’autrui. Peut-être cette cruauté de Pilate a-t-elle été rapportée à Jésus pour le prévenir ? Mais c’est lui-même, à présent, qui les avertit. Eux tous - et non pas seulement les quelques victimes galiléennes - se trouvent sur une route qui mène droit à l’abîme. Une fois de plus la comparaison avec la vie quotidienne souligne le sérieux de l’alarme. Dieu agirait-il avec moins de sagesse qu’ils ne le font avec leur vigne ? Le figuier stérile planté parmi la vigne a perdu le droit d’exister là où, de toute manière, il n’a été placé que par grâce. Il n’y serait resté qu’en portant des fruits. C’est donc ici l’appel à la repentance lancé par Jésus. Leur conversion doit porter les fruits !


Eglise réformée de France - Région Nord-Normandie - Mentions légales
19, rue Jean Calvin - 80 000 Amiens
Tél/Fax. 03 22 91 83 84