L’Evangile du dimanche 4 mars 2007 - " la transfiguration de Jésus "

Dernière modification écrite le vendredi 4 avril 2008

Luc 9, 28-36 Huit jours environ s’écoulèrent après qu’il eut dit ces paroles, puis Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il monta sur la montagne pour prier. Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage changea, et son vêtement devint d’une éclatante blancheur. Et voici que deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Élie, qui, apparaissant dans la gloire, parlaient de son départ qui allait s’accomplir à Jérusalem. Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ; mais ils se tinrent éveillés et virent la gloire de Jésus et les deux hommes qui étaient avec lui. Au moment où ces hommes se séparaient de Jésus, Pierre lui dit : Maître, il est bon que nous soyons ici ; dressons trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie. Il ne savait ce qu’il disait. Comme il parlait ainsi, une nuée vint les envelopper, et les disciples furent saisis de crainte, tandis qu’ils entraient dans la nuée. Et de la nuée sortit une voix, qui dit : Celui-ci est mon Fils élu : écoutez-le. Quand la voix se fit entendre, Jésus se trouva seul. Les disciples gardèrent le silence et ne racontèrent à personne, en ces jours-là, rien de ce qu’ils avaient vu.

Le récit de la transfiguration nous trouvons aussi chez Matthieu 17,1-9 et Marc 9,2-10. L’événement s’est situe vers la fin du ministère de Jésus en Galilée. La confession de Pierre concernant Jésus, sera confirmé par cette lumière « transfigurant » la personne de Jésus.

Au cours du dialogue dans la prière où Père et Fils sont intimement unis, le visage de Jésus « changea », ses vêtements devinrent « d’une blancheur fulgurante ». Cette clarté révèle aux lecteurs l’irruption de la doxa Theou, de « la gloire de Dieu ». L’Ecriture toujours la représente comme la plénitude de la lumière divine. Dans notre texte elle est la gloire du Fils, « quand il viendra » (v. 26). C’est l’éclat que la Parole détient auprès du Père. Les disciples sont restés scandalisés à l’annonce du chemin de Jésus ; maintenant le témoignage lui est rendu par le Père. Il est intéressant un détail qui souligne Luc : les « huit jours » séparent la première annonce de la Passion et la Transfiguration. Selon les calendriers de l’époque, le huitième jour des Grecs était le septième des Juifs. Le septième jour est le jour de l’accomplissement. Pourquoi aux côtés de Jésus, apparaissent Moïse et Elie ? N’oublions qu’ils sont les deux figures les plus marquantes de l’Ancienne Alliance. Au temps de Jésus, on attendait un Messie et Moïse était considérée comme son parfait modèle. C’est Moïse qui a transmis la Loi que, seul, le Messie peut établir (cf. Es 42, 3). Cependant, Moïse ne pouvait donner qu’un « pain » ne préservant pas de la mort ; en Christ, au contraire, est offerte une Vie, telle que « celui qui en mange ne meurt plus » (Jn 6, 32, 49 s). Elie, de son côté, se présente comme précurseur des derniers temps. Il résume, en lui-même, l’attente prophétique de l’Ancien Testament. Souvent donc, la présence de Moïse et Elie est vue par la tradition comme personnification de la « Loi et des Prophètes ». Toute histoire de Dieu dans l’Ancien Testament réapparaît et confesse Jésus comme son véritable sens et son accomplissement. Le conflit de Jésus avec les anciens, prêtres et scribes s’endurcit et c’est précisément au nom de la Loi et de la Prophétie. La présence de Moïse et Elie devient un témoignage qui doit affermir Jésus dans l’obéissance à son chemin. Historiquement disant, à son tour, face à la Synagogue, l’Eglise primitive lira l’Ancien Testament comme un témoignage rendu à la personne et aux souffrances de Jésus (cf. Ac 3, 18-24 ; 7, 52 ; 17, 11 ; 1 Cor. 15, 3 s ; l Pierre 1, 10 ss). Le nuage qui couvre les personnage de notre scène est signe de présence divine (cf. Ex 13, 21 s ; 19, 16 ; 24, 15 ss ; 34, 5 ; 40, 34 ss). La voix de Dieu « descend », elle annonce une décision venant du ciel, irréversible. Elle choisit l’homme Jésus comme Messie : « Celui-ci est mon fils, l’élu ». Le nouveau témoignage, la voix de Dieu confirme Jésus devant son Eglise : « Ecoutez-le ». Ainsi, l’Eglise trouve le chemin de sa vie dans la personne et la voie de Fils de Dieu. Il est la Parole de Dieu semée dans le monde : « II est la seule Parole de Dieu que nous ayons à entendre, en la recevant dans la confiance et l’obéissance pour la vie et pour la mort » comme dit la 1ère thèse de Barmen.


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